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L’imprimeur d’étiquettes industrielles produit aussi bien en analogique qu’en numérique

Le n°8 / 2020 de Nouvelles Graphiques propose une interview d’Isidore Leiser consacré à l’avenir de l’impression des étiquettes. Isidore Leiser est le CEO de Stratus Packaging. Nous l’avons interrogé sur les tenants et aboutissants de son groupe actif dans le secteur de l’emballage et de l’étiquette, avec des unités de fabrication implantées essentiellement en France.

 

 

Comment la crise du coronavirus a-t-elle affecté le volume de production du groupe Stratus Packaging?

 

LEISER: L’industrie de l’étiquette semble se comporter comme une action défensive. Je veux dire par là qu’elle apparaît moins sensible aux évolutions économiques et aux crises. Nous avons pu l’observer cette fois encore et ce constat me rassure. Le groupe a bien presté tout au long de la pandémie, même si les résultats varient selon le segment de marché. Plus de la moitié du nombre total d’étiquettes fabriquées par Stratus Packaging est destinée au secteur général des aliments et des boissons. Nous avons de ce fait produit davantage pendant cette période, sauf dans le segment du luxe de ces marchés. La production d’étiquettes pour le secteur pharmaceutique a aussi augmenté, mais elle a diminué en revanche pour l’automobile. Une baisse a également été notée du côté de l’industrie et de la chimie. Stratus Packaging a globalement fabriqué moins d’étiquettes à haute valeur ajoutée, mais davantage pour des produits de consommation courante: une production de masse. Au début de la première vague de coronavirus en mars dernier, notre taux d’absentéisme a été d’environ 15%. Ce qui s’est expliqué par la crainte et l’incertitude quant à la manière d’aborder la situation dans l’atelier. Mais les choses ont rapidement repris leur cours normal. Nous avons bien travaillé, et en tant que fabricant d’étiquettes, nous avons démontré que nous restions un maillon solide et fiable de la chaîne d’approvisionnement pour nos clients.

 

De quand datent vos derniers investissements en machines analogiques et numériques et quels sont-ils?

LEISER: Le groupe a investi voici un an et demi dans deux presses flexo Bobst de 430 mm de laize. Celles-ci sont déployées sur deux sites différents. Elles seront surtout affectées à l’impression d’étiquettes multicouches et en hexachromie. 1 million d’euros ont également été consacrés en 2020 à l’achat de machines de finition d’ABG: une Digicon Série 3 avec module de dorure à chaud et de gaufrage à plat et unité de sérigraphie rapide ; 2 Omega SRI (découpe, rebobinage et inspection des étiquettes) destinées à satisfaire les exigences de l’industrie pharmaceutique ; et 3 systèmes de caméra fleyeVision pour le contrôle de qualité des impressions. Ces machines et équipements ont été installés sur 4 des 6 sites de production de Stratus Packaging et ils seront reliés au MIS, ce qui engendrera des gains de productivité et d’efficience. Nos dernières presses numériques en date sont une petite laize HP Indigo 8000 de 34 cm et une rotative HP Indigo 20000 de 76 cm de large pour étiquettes et emballages souples. Elles sont en service sur deux sites différents.

 

Quelle est la proportion numérique/analogique dans la production d’étiquettes de l’entreprise?

LEISER: Nous produisons beaucoup moins d’étiquettes en numérique que par les procédés analogiques, mais les premières représentent malgré tout 20% du chiffre d’affaires. Si les étiquettes numériques ont une valeur ajoutée supérieure, il en va de même des coûts indirects. On parle souvent de petites commandes de 300 à 400 euros, par exemple, entraînant proportionnellement beaucoup de charges administratives et commerciales qui grignotent la marge brute. La valeur ajoutée de la technologie n’est pas facile à vendre et il y a beaucoup de concurrence dans le numérique. Notre production de masse analogique concerne des étiquettes polychromes et sophistiquées, mais aussi des étiquettes vierges et en une à trois couleurs. Analogique et numérique sont nécessaires pour pouvoir desservir les clients. Le numérique fait partie intégrante de la palette de services globale du spécialiste de l’étiquette, qui doit pouvoir proposer la même qualité dans les deux techniques.

 

Quelles sont les principales techniques analogiques et numériques utilisées chez Stratus Packaging?

LEISER: La flexo UV et le toner liquide avec les presses HP Indigo. Nous disposons d’une unique presse jet d’encre Domino qui nous sert à imprimer les étiquettes de cosmétiques et à apposer des vernis sélectifs. Les encres inkjet sont encore trop chères. La technologie numérique n’est pas compétitive pour l’impression de grandes quantités d’étiquettes.

 

Des machines d’impression numériques sont-elles nécessaires dans le parc de l’imprimeur d’étiquettes?

LEISER: Oui. La part d’étiquettes imprimées en numérique va augmenter, mais entre-temps, la flexo s’est aussi améliorée et est devenue plus performante. Certaines applications restent difficiles en numérique. La combinaison avec la dorure à chaud ou à froid, par exemple. Sur une ligne flexo, ces opérations complexes peuvent être effectuées sans perte de temps, en un seul passage en machine et sur des supports standard. Il y a peu de concession à faire sur le choix du substrat. Les machines conventionnelles se déclassent aussi moins vite. Les systèmes d’impression numérique sont vite dépassés, un peu comme l’électronique grand public. Stratus Packaging continue malgré tout d’investir dans une capacité numérique. Le 1er juillet de l’année dernière, l’imprimerie numérique d’étiquettes Etanor, dans l’arrondissement de Lille, a été rachetée à un groupe en difficultés financières. Avec cette entreprise, qui s’appelle à présent Stratus Digital Nord, nous sommes en mesure de proposer l’impression numérique d’étiquettes à nos clients du Nord de la France et de Belgique.

 

Isidore Leiser: “Le digital fait partie du service global du spécialiste de l’étiquette qui doit pouvoir offrir à ses clients la même qualité dans les deux techniques”. (Image d’ambiance de Labelexpo 2019).

 

L’ennoblissement est-il une tendance? Est-il réalisé en analogique ou en numérique?

 

LEISER: Nous ne faisons pas d’ennoblissement numérique. La technologie coûte cher et elle demande de se concentrer sur de l’embellissement vraiment variable ou de très petits tirages. Un marché actuellement trop petit pour une entreprise comme Stratus Packaging. Mais nous avons pas mal de possibilités pour l’ennoblissement analogique. La demande est à la fois à plus d’ennoblissement et à plus d’écologie, or les deux ne sont pas compatibles. Certains clients ne veulent pas de feuille métallique ou souhaitent moins d’encre sur leurs étiquettes pour des considérations liées à l’environnement et au recyclage. Mais leurs produits doivent malgré tout continuer de sortir du lot dans les linéaires. Ils sont de plus en plus nombreux à nous demander des supports d’étiquettes écoresponsables. Stratus Packaging a organisé un webinaire sur les matériaux respectueux de l’environnement et en a incorporé un assortiment dans son offre.

 

Quelles sortes d’étiquettes imprime-t-on chez Stratus Packaging?

LEISER: L’immense majorité des étiquettes est imprimée sur papier. Le volume sur film est de 15 à 20%. La production totale se distribue comme suit: 85% d’étiquettes autoadhésives, 10% d’IML et 5% de manchons. Toutes ces étiquettes sont fabriquées aussi bien en analogique qu’en numérique.

 

D’autres formes d’étiquettes sont-elles demandées?

LEISER: Stratus Packaging suit les évolutions dans le domaine des smart labels. Nous avons réalisé des tests d’impression d’antennes RFID et nous avons des machines permettant d’intégrer les radio-étiquettes. Le marché est petit car ces tags sont encore trop chers. La crise du coronavirus a toutefois induit une hausse de la demande de ce type de produits. Avec la RFID, les inventaires de marchandises peuvent se réaliser avec moins de personnel, ce qui est pratique et plus sûr en période de pandémie. La demande d’étiquettes personnalisées reste toutefois faible. C’est dommage au vu des possibilités. Le recours à l’impression de données variables est surtout occasionnel. Les clients sont prêts à envisager l’application pour des occasions spéciales.

 

Des choses ont-elles changé avec la pandémie de Covid-19?

LEISER: On le voit, la crise du coronavirus a changé fondamentalement certaines choses. Surtout sur le plan des ventes et achats. J’ai moi-même pris la résolution de ne plus retourner à mes anciennes habitudes et à ma vie stressée d’avant. Les négociations de prix avec les fournisseurs peuvent désormais s’opérer devant un écran. La méthode est efficace et elle évite maints déplacements inutiles. À cause de la Covid-19, nous disposons au sein du groupe d’un logiciel de communication et de collaboration qui gère la discussion instantanée, la téléphonie et la visioconférence avec les clients. C’est nouveau. Nous disposions d’un logiciel collaboratif au prépresse depuis bien plus longtemps. En tout état de cause, la Covid-19 n’a pas affecté nos plans d’investissement. Nous continuons d’investir chaque année dans un équipement de production plus efficace.

Nouvelles Graphiques du 29/04/2021

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