Le groupe dirigé par Isidore Leiser réalise désormais près de 90 millions d’euros de chiffre d’affaires sur un marché de l’étiquette qui tend à se concentrer toujours davantage. Cette acquisition lui apporte des complémentarités en termes de produits et de technologies.
Les opérations de croissance externe se succèdent dans le secteur de l’étiquette. Les pressions sur les matières premières qui ont chahuté la filière au cours des 24 derniers mois, auxquelles s’ajoutent maintenant la hausse du coût de l’énergie, les difficultés de transport et celles relevant des ressources humaines, accélèrent ce mouvement. Ainsi, après Alliance étiquettes et Autajon, c’est au tour de Stratus Packaging d’annoncer un rachat majeur, celui de son concurrent décomatic. Installé à La Verpillière (Isère), ce dernier réalise un chiffre d’affaires de 18 millions d’euros et emploie 112 personnes. Son activité est axée sur des marchés de niche, tels que l’impression d’étiquettes sécurisées pour les domaines de la chimie, de l’automobile et des lubrifiants, des plantes, du médical ou encore du fiduciaire.
L’entreprise, qui dispose de neuf lignes flexographiques et numériques, est notamment très présente dans le décor des bouteilles de gaz à usage domestique ou médical pour lesquelles elle propose des manchons étirables et rétractables, des étiquettes adhésives ou des étiquettes livret et des collerettes.
Spécialisation
Cette forte spécialisation est un atout pour Stratus Packaging qui est un « généraliste » de l’étiquette, davantage actif dans des secteurs plus traditionnels comme l’alimentaire, les boissons, la pharmacie et la cosmétique. « décomatic a des compétences dans l’impression et le complexage de films, ce que nous ne faisons qu’en partie avec la 20 000 de HP Indigo », indique Isidore Leiser, le PDG de Stratus Packaging, avant de poursuivre: « Ce rachat nous permettra de monter en puissance dans les moyennes et grandes laizes, en ajoutant à notre offre les
enveloppes et les pochettes pour le médical ou encore les manchons étirables ».
Sur le plan géographique, l’acquisition de décomatic renforce le poids de Stratus Packaging dans la région rhônalpine puisque, désormais, le groupe peut compter sur trois sites complémentaires dans le secteur : Viriat (Ain), Saint Priest-en-Jarez ( Loire) et celui de sa nouvelle filiale en Isère. Le montant de la transaction n’a pas été communiqué. D’après nos informations, décomatic était à la recherche d’un acquéreur, la famille
Allègre n’ayant pas trouvé de successeur.
Production
Les deux entreprises partagent d’ailleurs des valeurs et un actionnariat familial, ce qui a favorisé leur entente. Jean Luc Allègre, l’actuel directeur général, devrait rester en poste pendant un an avant de se désengager. Stratus Packaging avait repris le suisse Koch il y a tout juste un an. En rachetant décomatic, le fabricant d’étiquettes change de braquet et de taille avec un chiffre d’affaires qui avoisine dorénavant les 90 millions d’euros pour un effectif de 462 salariés, ce qui le rapproche du peloton de tête des leaders du marché hexagonal, soit MCC, CCL Industries et les précités, Autajon et Alliance étiquettes. Le groupe dirigé par Isidore Leiser possède aujourd’hui huit sites de production en France et en Suisse, équipés de 57 lignes d’impression pour une capacité annuelle de 70 millions de mètres carrés, avec un savoir-faire qui s’étend de
l’étiquette adhésive à l’étiquette dans le moule (IML) en passant par la radio-identification (RFID) et l’étiquette multipages.
Le 28 février 2023 par Tiziano Polito
Emballages Magazine
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